Pour approcher d’une certaine vérité sur les Sonnets, il est nécessaire de prendre parti - à plus forte raison quand on a choisi de les traduire. Mon parti pris repose sur la théorie mimétique telle que René Girard l’a exprimée, après l’avoir lui-même « apprise » de Shakespeare et de quelques autres grands auteurs comme Cervantès, Stendhal, Dostoïevski ou Proust. Je me suis appuyé sur la théorie du « mécanisme mimétique » pour éclairer l’œuvre poétique de Shakespeare, et ce faisant, j’ai découvert, après René Girard, un univers insoupçonné, d’une richesse de pensée sans équivalent dans la littérature.
Le thème majeur des Sonnets est celui du désir. Le désir est l’énergie de notre existence, son combustible (Shakespeare parle de ‘substantial fuel’). En même temps, le désir est ce qui nous pousse dans toutes les impasses, vers tous les échecs, d’où ce cri final : ‘Desire is death’, « Le désir c’est la mort ». En à peine plus de 150 sonnets, Shakespeare parcourt tout le chemin qui va de l’éblouissement aveugle (ce qu’en terme girardien on appelle la méconnaissance) à la compréhension tragique de la vérité sur le désir.
Les notions essentielles que René Girard a mises au jour à travers sa théorie mimétique sont présentes dans les sonnets. Beaucoup en présentent de remarquables illustrations. Parmi les plus caractéristiques, j’ai mis en avant : la calomnie, la conscience, le double bind, l’indifférenciation, la jalousie, la méconnaissance, le ressentiment, le sacrifice, le skandalon.
Grâce à l’éclairage mimétique, les Sonnets se révèlent sous un angle inédit.

L’édition bilingue commentée présente chaque sonnet séparément tout en renvoyant à l’ensemble pour la cohérence. Chaque sonnet est étudié selon le schéma suivant :

Position dans le recueil
Adresse
Thème(s)
Composition
Analyse : Vers1, Vers 2, etc.
Éléments de poétique
Vue d’ensemble
Autres sonnets en relation avec le(s) thème(s)


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